Bientôt une nouvelle centrale biomasse en Wallonie ?
C'est le dernier projet du ministre Paul Furlan : construire une nouvelle centrale biomasse en Wallonie. Un appel d'offres aura lieu dès 2016 mais ENGIE est déjà annoncé comme grand gagnant. Avec la décision du gouvernement d’octroyer des crédits importants, nul doute que l'intention est de créer une mégacentrale. Cette nouvelle centrale électrique biomasse en Wallonie n'en est encore qu'au stade de projet mais le gouvernement wallon voit les choses en grand.
Une super centrale biomasse en Wallonie
La puissance de la future centrale s’élèverait à 200 MWh, soit la moitié du réacteur nucléaire de Doel 1. À titre de comparaison, la centrale biomasse des Awirs, située sur les communes de Flémalle et Engis, ne produit que 80 MW. Pour l'occasion, le ministre wallon de l'Énergie Furlan a défini une enveloppe de 965 000 certificats verts (C.V.), qui sont les subsides aux énergies renouvelables, pour la biomasse en 2021.
Un chiffre important par rapport aux 60 000 prévus en 2016. Mais surtout, cela représente presque six fois plus que pour l’éolien et quinze fois plus que les certificats verts pour le photovoltaïque. Une information surprenante quand on sait que ces deux technologies sont actuellement les moins coûteuses sur le marché. Même s'il est vrai que la biomasse est une source d'énergie importante dans la production d'énergies renouvelables, vouloir rendre disponible autant de certificats verts pose question.
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En effet, ce souhait rappelle le succès mal contrôlé du plan Solwatt qui s'adressait aux particuliers et aux entreprises. Grâce à lui, l’achat de panneaux photovoltaïques était devenu un investissement hyper-rentable. Mais le retour de la médaille avait été rude : la "bulle des certificats verts" qui s'était alors créée s'était répercutée massivement sur la facture d'électricité de tous les ménages wallons. Pour remédier à cette situation, le gouvernement wallon avait décidé en 2014 de réduire de 15 à 10 ans la durée d’octroi des certificats verts pour les installations placées entre 2008 et le 1er décembre 2011.
Cette mesure devait permettre de diminuer de 12 à 13 millions le nombre de C.V. mis sur le marché pour la période 2018-2027. De plus, elle présentait l'avantage de réaliser une économie de plus de 780 millions d’euros pour les consommateurs wallons. Sachant cela, est-ce une si bonne idée de faire à nouveau exploser le nombre de certificats verts en 2021 ? Le débat est lancé.
Un avenir sombre pour la centrale des Awirs
Par ailleurs, la centrale biomasse des Awirs peine à survivre. Pourquoi ne pas essayer de la sauver au lieu d'en construire une nouvelle ? Détenue par Electrabel, elle perdrait 10 millions d'euros par an selon les dires de l'entreprise. Trois facteurs peuvent expliquer cet échec :
- L'augmentation du prix des pellets qui alimentent la centrale ;
- Le coût de l'électricité, jugé trop bas par Electrabel ;
- La baisse de la valeur des certificats verts.
La réservation de 965 000 nouveaux C.V. pour la biomasse a dès lors certainement attiré l'attention du producteur qui doit appréhender la fin de l'octroi des C.V. en 2020 pour l'unité des Awirs. Quoiqu'il en soit, s'intéresser à la rentabilité et à la durabilité de la biomasse pourrait être une piste à envisager avant de créer une nouvelle centrale de ce type.
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Le rendement de la biomasse
La plupart de la biomasse forestière utilisée pour la future centrale serait importée des États-Unis et du Canada. Cet aspect ne correspond pas tout à fait à la dimension renouvelable voulue... Mais parlons plutôt du rendement d'une telle installation qui lui non plus ne serait pas optimal.
En effet, selon un rapport sur la biomasse de l'ONG Greenpeace, le pouvoir calorifique du bois est faible, ce qui engendre des besoins de volumes importants afin d'assurer la transformation de ce combustible en électricité. De plus, l'eau présente dans la biomasse forestière diminue le rendement de cette technologie. Ainsi, toujours selon Greenpeace, lorsque l'on brûle 100 arbres, le pouvoir calorifique (c'est-à-dire l'énergie dégagée sous forme de chaleur) de 75 arbres est perdu. Quant aux pellets, ils perdraient 25 % de leur pouvoir calorifique lors de la transformation du bois en granulés. Le gâchis est assez significatif…
Une conséquence sur votre facture d'électricité ?
Si la construction d'une nouvelle centrale biomasse paraît d'abord être une idée séduisante, n'oublions pas les enjeux qui se cachent derrière ce projet. Qu'ils soient politiques, économiques ou environnementaux, ils peuvent influencer indirectement ou non le montant de votre facture d'électricité. Celle-ci n'est d'ailleurs pas à l'abri d'une augmentation si la nouvelle multiplication des certificats verts est confirmée. À voir si le ministre Paul Furlan trouve d'autres pistes pour financer cette possible nouvelle unité.