Le terminal de Dunkerque, un géant presque belge

L’exploitation du terminal gaz naturel liquéfié de Dunkerque, dont la construction a commencé en 2011, a respecté les délais et les budgets. Elle devrait commencer comme prévu en accueillant son premier méthanier en octobre 2015. À terme, le terminal GNL appartenant à la société Dunkerque LNG devrait

Un petit récap du projet du terminal GNL de Dunkerque

Le chantier du terminal méthanier de Dunkerque est le 2^ème plus important chantier industriel en cours en France. Après un appel d’offres pour la réalisation d’un terminal méthanier, le Port Autonome de Dunkerque choisit EDF et l'étude de la faisabilité du projet débute pour trois ans. La construction du terminal a commencé en 2011 après l’obtention de toutes les autorisations administratives ainsi que le choix des entreprises qui devaient participer à la construction. Le projet représente plus d’un milliard d’euros d’investissement rien que pour le terminal. 150 millions pour le chantier d’aménagement portuaire et 80 millions pour le raccordement du terminal à la station de compression qui permet de faire progresser le gaz dans les oléoducs. Le terminal devrait être en mesure d’accueillir 80 méthaniers parmi les plus grands au monde (350 m de long) par an et de fournir l’équivalent de 20% de la consommation en gaz de la Belgique et de la France. Le terminal est unique en son genre car il est directement relié aux réseaux gaziers de deux pays.

Le fonctionnement d’un terminal méthanier, c'est la simplicité même

Un terminal de gaz naturel liquéfié est un élément clé du circuit qui conduit le gaz de son gisement à nos foyers. Des pays producteurs de gaz naturel, le gaz est acheminé vers les pays consommateurs soit par pipeline, sous forme gazeuse, soit par navire, sous forme liquide. Les navires utilisés pour le transport s'appellent des méthaniers. Un méthanier transporte du gaz sous forme liquéfié à une température de -161°C. Sous cette forme le gaz prend 600 fois moins de place que sous sa forme naturelle. Le méthanier décharge ce gaz dans les immenses cuves du terminal dans lesquelles le gaz va être regazéifié. Pour réaliser cela, il suffit de réchauffer le gaz en utilisant de l’eau tiède. L'une des spécificités du terminal de Dunkerque réside dans le fait qu’il se situe près de la centrale nucléaire des Gravelines. L’eau utilisée pour refroidir les réacteurs sera acheminée au terminal pour réchauffer le gaz. Traditionnellement du gaz était utilisé pour réchauffer l’eau, ce système permet donc d’importantes économies. Cependant, la proximité avec la centrale nucléaire soulève aussi des inquiétudes pour la sécurité du terminal en cas de problème dans celle-ci. Un fois revenu à l'état gazeux, le gaz subit différents traitements (comptage, analyse, odorisation) avant d'être injecté dans le réseau de transport du gaz naturel.

Heureusement que la Belgique était là pour soutenir le projet

Les infrastructures du terminal appartiennent à la société Dunkerque LNG (Liquefied Natural Gas ou en français GNL, Gaz Naturel Liquéfié). Elle appartient elle-même à EDF, actionnaire à 65%, Fluxys le transporteur de gaz belge, actionnaire à 25% et Total, actionnaire à 10%. Fluxys a aussi participé à hauteur de 25% dans l’investissement du milliard d’euros nécessaire à la construction du terminal, ce qui est loin d’être négligeable. Ne voulant pas s’arrêter en si bon chemin, Fluxys détient aussi à 49% la société Gaz-Opale en charge d’exploiter le terminal dont les 51% restant appartiennent à Dunkerque LNG. L’entreprise a donc eu un poids majeur dans les décisions du projet, il en est le pilote principal avec EDF. Comme la Belgique ne fait pas les choses à moitié quand elle s’investit dans un projet, l’entreprise de construction maritime Jan de Nul et l’entreprise de transport Sarens ont largement participé aussi. La Belgique fait même partie intégrante du futur du terminal. En effet, le président de Dunkerque LNG a indiqué dans une interview examiner avec l’entreprise belge Exmar la possibilité d’adapter la jetée du terminal. Et ce, afin de faire en sorte qu’un méthanier puisse venir charger du gaz naturel liquéfié et non seulement en décharger dans les cuves. La construction du terminal respecte pour l'instant les délais et les budgets et devrait donc entrer en activité fin 2015. Comptez sur KillMyBill pour vous informer des avancées du projet !