En quoi consiste la transition énergétique ?
La transition écologique est au cœur des débats contemporains, visant à préserver notre environnement et à instaurer un avenir durable. Alors que notre planète subit les effets du changement climatique, comprendre et adopter la transition écologique est plus crucial que jamais. Dans cet article, nous plongerons au cœur de cette démarche respectueuse de l'environnement, détaillant ses enjeux et ses perspectives pour un monde plus vert.
La définition de la transition énergétique
La transition énergétique, c'est quoi ? Elle désigne l'abandon de certaines énergies (fossiles et parfois nucléaire) au profit d'un modèle de production et de consommation plus durable. Un tel passage est crucial pour faire face à différents enjeux :
- l'évolution des prix du gaz et autres énergies suivant le marché et les spéculations monétaires ;
- l'approvisionnement en énergie ;
- l'épuisement des ressources naturelles ;
- la protection de l’environnement.
Bien sûr, le développement des énergies renouvelables est au centre de ce concept mais il est également important de noter la volonté de moins consommer. Pour laisser une planète plus verte aux générations suivantes, nous devons absolument réaliser des économies d'énergie en changeant en autres nos modes de vie. Si la tâche parait compliquée et idéaliste aux yeux de certains, la Belgique étudie néanmoins différents scénarios pour y parvenir.
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Les enjeux de la transition énergétique
1. La situation énergétique en Belgique
Tentons d'abord de saisir pourquoi la transition énergétique est fondamentale. Actuellement, la Belgique génère majoritairement de l'énergie à partir de sources d'énergie non renouvelables. La production d'électricité belge provient essentiellement du nucléaire et du thermique, suivie de l'électricité solaire et éolienne.
Même si la proportion des énergies renouvelables dans notre consommation totale croît chaque année, elle demeure, dans cette optique, moindre comparée à celle du pétrole, du gaz et du nucléaire. Pour répondre à nos exigences énergétiques, nous importons du gaz et du pétrole et sollicitons également nos voisins pour de l'électricité.
Notre dépendance envers l'étranger est donc significative, avec tous les risques que cela comporte : les tarifs et les volumes d'énergie varient en fonction des situations mondiales. Entre insécurité d'approvisionnement, épuisement inéluctable des ressources et pollution atmosphérique, les motifs incitant la Belgique à reconsidérer son recours aux énergies fossiles sont légion !
2. Le réchauffement climatique
En matière d’écologie, la Belgique a encore beaucoup à accomplir. Selon le rapport "Planète Vivante" du Fonds mondial pour la Nature (WWF) de 2014, elle serait le "cinquième pays au monde avec l’empreinte écologique la plus élevée par habitant". L’empreinte écologique mesure les pressions que l'homme exerce sur les écosystèmes face à la capacité de régénération de la Terre.
L'empreinte de la Belgique est notable : 7,47 hectares par habitant, contre une moyenne mondiale de 2,3 hectares. Ces données sont alarmantes car la moitié de l’empreinte belge provient des émissions de CO2 dues à la consommation énergétique des ménages et des transports. Ces émissions contribuent à l'effet de serre et à l'élévation des températures.
Il est donc essentiel d'adopter de nouvelles politiques pour atténuer l'augmentation des températures prévue par les experts. Sans action, la fonte des glaces s'accentuera, le niveau des océans montera, et 13 millions d'Européens seront menacés par cette montée des eaux.
3. Les objectifs européens
L'Europe, à travers ses directives, pousse ses membres dont la Belgique à adopter une politique énergétique plus verte. L'objectif est :
- de réduire considérablement les émissions de gaz à effet de serre ;
- d'augmenter la proportion d'énergies renouvelables dans le mix énergétique ;
- de favoriser une consommation d'énergie plus rationnelle et efficace.
Ces ambitions visent à consommer moins tout en maximisant l'utilisation des ressources disponibles.
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Quel avenir énergétique pour la Belgique ?
Plusieurs pistes sont étudiées par notre pays pour lutter contre le réchauffement climatique. Limiter notre utilisation d'énergie polluante en fait bien sûr partie tout comme repenser notre dépendance aux apports extérieurs. Voyons ensemble comment la Belgique envisage son nouveau système énergétique.
1. Les énergies fossiles
Comme nous l'avons mentionné, les énergies fossiles ne sont pas renouvelables. Elles ne sont pas seulement limitées, mais ont également des conséquences négatives sur l'environnement. La bonne nouvelle est que la part du charbon dans notre mix énergétique est prévue pour diminuer considérablement, voire disparaître à terme. Toutefois, selon la politique actuelle, le Bureau du Plan estime que le pétrole et le gaz resteront prédominants dans notre consommation finale d'énergie.
Selon un rapport de 2014 intitulé "Le paysage énergétique belge : perspectives et défis à l’horizon 2050", la part du pétrole serait de 35 % (contre 41 % en 2010) et celle du gaz resterait stable, à environ 30 %. Ces données montrent l'importance de revoir notre dépendance aux énergies fossiles pour assurer une meilleure autonomie énergétique, d'autant plus que la Belgique ne dispose d'aucun gisement. De plus, leur utilisation s'oppose aux principes de respect de l'environnement.
2. Le nucléaire
La transition énergétique vise à réduire notre dépendance au nucléaire. Bien que les émissions de gaz à effet de serre du nucléaire soient moindres comparées au gaz ou au charbon, il est envisagé comme une alternative potentielle aux combustibles fossiles. Déjà prédominant dans notre production d'énergie, ses partisans estiment qu'en son absence, un black-out énergétique serait imminent.
Le nucléaire présente des avantages économiques, offrant des tarifs compétitifs et soutenant l'emploi. Il garantit également une autonomie énergétique. En 2015, malgré l'âge avancé des centrales nucléaires de Doel 1 et Doel 2, la décision a été prise de prolonger leur activité jusqu'en 2025, soit dix ans de plus que prévu. Ainsi, la transition s'annonce plus progressive que ce qui avait été initialement communiqué.
3. Les énergies renouvelables
Autre alternative aux énergies polluantes : les énergies vertes ! Comme leur nom le sous-entend, elles sont durables et n'émettent presque pas, voire pas du tout, d'émissions néfastes à notre planète. Elles existent sous cinq formes différentes et permettent de fournir principalement de l'électricité :
- l'énergie solaire ;
- l'énergie éolienne ;
- la biomasse ;
- l'énergie hydraulique ;
- l'énergie géothermique.
Par ailleurs, le problème souvent évoqué lorsque nous parlons des énergies renouvelables (EnR en abrégé) est leur présence en trop faible quantité. Si nous sommes assurés de pouvoir en profiter sur la durée, nous devons par contre augmenter notre production. Comment ? En fait, la quantité disponible dépend de plusieurs facteurs :
- des surfaces réservées à l’exploitation des sources renouvelables ;
- des spécificités énergétiques locales des sources ;
- de la performance des systèmes de conversion utilisés.
Développer les EnR, ce serait donc ça le secret ? Selon Christophe Degrez, CEO de Eneco Belgique, "investir dans les énergies renouvelables garantira notre sécurité énergétique. Notre pays pourra produire en 2030 à peu près la même quantité d'énergie provenant de sources renouvelables que celle provenant de l'énergie nucléaire aujourd'hui." En outre, d'après Damien Vincent, CEO du WWF-Belgique, l'investissement dans les énergies vertes serait également bénéfique pour l'économie du pays.
Et oui, il a avancé le chiffre de 32 500 emplois qui pourraient être créés en 2030 ! Il faut toutefois reconnaître que la Belgique doit faire face à certains obstacles :
- les éoliennes ne s'implantent pas à n'importe quel endroit ;
- les panneaux photovoltaïques ne peuvent fournir un maximum d'énergie à tout moment à cause du climat ;
- aucun volcan à signaler sur le territoire pour rivaliser avec l'Italie et sa production énergétique géothermique ;
- coût élevé de ces technologies...
Bref, le développement des EnR veut aussi dire beaucoup de défis à relever et des choix à faire avec une vision à long terme !
Une transition jouable d'ici 2050 ?
La source d'énergie irréprochable n'existe pas, c'est certain. Cependant, il faut admettre que les EnR comportent bien des avantages par rapport aux autres types d'énergie. Surtout que la technologie s'améliore sans cesse ! La marge de progression est donc importante. Plusieurs scénarios ont été mis en place afin d'évaluer leurs différents développements. Alors, le 100 % renouvelable d’ici 2050, jouable ou non ? Il semblerait que oui pour les études les plus optimistes !
Elles mentionnent toutefois que ce virage ne s'opérera pas facilement. Parmi les nombreux obstacles à franchir se trouve le besoin d'investissements importants. Les interrogations sur les moyens financiers sont d'ailleurs nombreuses : faut-il repenser les primes énergie et les subsides accordés ? Où trouver de nouveaux fonds ? Un changement de la fiscalité serait-il opportun, en taxant par exemple les produits polluants ?
Selon une étude réalisée par le Bureau du Plan, l’Institut de conseils et d’études en développement durable (ICEDD) et l’Institut flamand de recherche technologique (VITO), ne dépendre plus que des EnR induit quelques conditions.
Premier point : mieux produire et mieux consommer
Concrètement, cela veut dire d'utiliser des produits peu polluants, de consommer intelligemment en gérant efficacement les déchets et le recyclage, de privilégier le local, de limiter nos déplacements, d'isoler correctement notre logement...
Deuxième point : abandonner le fossile pour le tout électrique
Notre consommation électrique serait assurée grâce aux EnR. Nous devons pour cela varier notre production. Toujours selon cette étude intitulée "Vers une énergie 100 % renouvelable en Belgique d’ici 2050", ce sont les panneaux photovoltaïques qui assureraient la majorité de notre approvisionnement en 2050. La fin des importations en électricité n'est toutefois pas prévue avant longtemps. La fermeture des centrales en 2025 nous obligera en effet à acheter de l'énergie afin de compléter les parts pas encore couvertes par les EnR.
Le mot de la fin ? Pour vivre uniquement avec de l'énergie 100 % renouvelable, des investissements et des adaptations devront obligatoirement avoir lieu. Mais a-t-on le choix ? Les efforts à venir ne valent-ils pas la peine pour diminuer la pollution et les dégâts néfastes sur notre santé (maladies respiratoires, cancers...) et sur l'environnement ?
