Quel pays dispose de la meilleure couverture haut débit ?

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En Belgique, avons-nous accès à l'internet haut débit où que nous habitions sur le territoire ? Ou au contraire, mieux vaut-il éviter les endroits reculés ? Pour le savoir, il nous faut plonger le nez dans un rapport de la Commission européenne consacré à la couverture de la large bande dans une trentaine de pays.

Fin 2014, la Commission européenne étudiait la couverture de la large bande au sein de l'UE ainsi qu'en Norvège, Islande et Suisse. Presque un an plus tard, elle publiait les données récoltées sous l'intitulé "Étude sur la couverture du haut débit en Europe". Pour les comprendre, quelques précisions s'imposent.

Qu'est-ce que la large bande ?

Le terme "large bande" désigne les réseaux internet à haut débit. Capables de transporter des informations plus rapidement que les liaisons téléphoniques traditionnelles, ils permettent aux abonnés de profiter d'avantages autrefois interdits. Par exemple, de pouvoir participer à une vidéoconférence et lire des contenus audio et vidéo de haute qualité. L'accès aux services à large bande peut s'effectuer de deux manières : soit via des connexions fixe (fils en cuivre ou câbles à fibre optique) ou sans fil (communications mobile ou par satellite).

Technologies analysées

La Commission a mené son enquête aux niveau national et rural pour chaque pays. Les résultats obtenus révèlent la disponibilité de neuf technologies propres à la large bande : DSL, VDSL, câble, DOCSIS 3, FTTP, WiMax, HSPA , LTE et satellite. Certaines d'entre elles ne vous évoquent rien ? Explications. Le VDSL est la version améliorée du DSL, système basique fournissant internet via les lignes téléphoniques classiques. DOCSIS correspond à la norme permettant aux câblo-opérateurs de faire transiter des informations sur le câble coaxial en parallèle au transport des signaux TV. DOCSIS 3, sa troisième version, a pour particularité de booster les débits sur les installations hybrides. Reposant sur la technologie HFC , elles mêlent câble et fibre grâce à la rénovation des réseaux. En Belgique, il s'agit de ceux de VOO, SFR et Telenet. Quant à la FTTP , elle correspond en fait à la FTTH ou "Fiber to the home". Comme son nom l'indique, elle consiste au déploiement de la fibre optique depuis le lieu d'implantation des équipements des fournisseurs jusqu'aux logements des abonnés. Enfin, HSPA représente le standard de communication de l'internet mobile 3G et LTE celui de la 4G.

Méthodologie

Dans le cadre de cette étude, la Commission s'est entre autres intéressée à la couverture en haut débit des zones rurales. Pour définir ces dernières, elle a considéré que leur densité de population s'élevait au maximum à 100 habitants/km2. En 2014, environ 14% des ménages des pays étudiés étaient situés dans ce type d'endroit. Par ailleurs, l'objectif de ce travail était de fournir une estimation de la couverture de différentes technologies et catégories de débit. Pour ce faire, la Commission a d'abord procédé à une analyse individuelle de la situation. Chaque technique a ainsi été explorée au sein des différents États et régions. Ensuite, l'équipe de chercheurs a rassemblé plusieurs types de connexions, en tenant compte de leur chevauchement, afin de former trois catégories :

    1. Couverture globale du haut débit : DLS, VDSL, FTTP, câble, DOCSIS 3.0, WiMax, HSPA et LTE ;
    2. Couverture globale du haut débit fixe : DSL, VDSL, FTTP, câble, DOCSIS et WiMax ;
    3. Couverture globale des réseaux NGA : VDSL, FTTP et DOCSIS 3.0.

À savoir que le terme "NGA", pour réseaux d'accès de nouvelle génération, est utilisé pour dénommer le très haut débit. Pour calculer la couverture de chacune de ces combinaisons, la Commission a mis au point une formule prenant la moyenne de :

  • la couverture minimale possible, soit la couverture de la technologie ou de l'opérateur le plus répandu dans le secteur concerné ;
  • la couverture maximale possible, obtenue en additionnant la couverture de toutes les technologies ou opérateurs étudiés.

Attention, ces informations ne constituent qu'une infime partie de la méthodologie appliquée par la Commission. Pour la connaître en détail, consultez directement l'étude en question.

Que se passe-t-il en Europe ?

Le très haut débit progresse !

Quelle est la couverture du haut débit dans l'UE ? L'étude nous apprend que plus de 216 millions de ménages (99,4%) avaient accès à au moins l'une des principales technologies haut débit fixe ou mobile fin 2014 (hors satellite). Par rapport à 2013, le changement est notable puisque 3 millions de foyers supplémentaires sont devenus connectés. Concernant les réseaux haut débit fixe, ils atteignaient fin 2014 96,9% des ménages européens. Un chiffre légèrement plus faible qu'en 2013 en raison de la croissance plus rapide du nombre de ménages que de maisons reliées à la large bande dans certains pays. La Commission fait remarquer que la plus forte augmentation a été aperçue dans la catégorie des NGA. En un an, 15,5 millions de nouveaux ménages ont profité d'un accès aux réseaux de nouvelle génération. Cela signifie que fin 2014, 68,1% des européens bénéficiaient du VDSL, de la FTTP ou du câble DOCSIS 3.0. Par contre, ce type de technologies n'était disponible qu'auprès de 25,1% des ménages habitant dans une zone rurale.

Couverture 4G : presque 80%

La couverture par technologie révèle quant à elle que le satellite est la plus accessible : 99,3% des ménages peuvent y prétendre. Pour le haut débit fixe, c'est le DSL l'alternative la plus répandue tandis que le VDSL enregistre la progression la plus rapide : 7% de plus en un an pour grimper à 37,6% fin 2014. Place maintenant au haut débit mobile. La norme HSPA couvre quasiment toute l'Europe et la 4G (LTE) a gagné du territoire, passant de 59,1% à 79,4%. En 2014, seul Chypre ne la commercialisait pas encore. Un décalage par rapport aux autres pays qui, au contraire, ont continué à la développer. Dans les zones rurales, la situation est bien différente. En effet, à cause de leur faible densité de population, il est peu rentable pour les opérateurs d'y investir. Par conséquent, ils ne se montrent pas enthousiastes à l'idée d'y déployer leur réseau haut débit. Preuve en est avec les chiffres : si la couverture du DSL est relativement bonne (81,8%), celle du câble atteint 10% et celle de la fibre moins de 6%. Dès lors, pour être relié au web dans les endroits reculés, la meilleure option reste le satellite.

Zoom sur la Belgique

Des résultats nationaux positifs

En 2014, la couverture globale de la large bande en Belgique (99,9%) était légèrement supérieure à la moyenne européenne. Le fossé était particulièrement grand au niveau des technologies NGA (98,8% contre 68,1%). D'ailleurs, celles-ci possédaient chez nous presque le même taux de couverture que les réseaux haut débit fixe dans leur ensemble. Un fait assez rare pour être souligné, seuls quelques pays pouvant en dire autant. Des efforts significatifs ont aussi été menés dans les zones rurales où le développement des techniques NGA fut important, passant de 74,9% en 2013 à 84% en 2014. Du côté des technologies à haut débit fixe, aucune hausse majeure n'est à signaler en 2014 au vu de leur couverture déjà imposante auparavant. Seule la solution VDSL se distingue grâce au 1,5% gagné lui permettant d'atteindre en 2014 90% des ménages belges. Quant aux infrastructures NGA, elles n'ont pas non plus beaucoup évolué dans notre pays par rapport à 2013. La norme DOCSIS 3.0 concernait 96,2% des foyers en 2014 et la fibre jusqu'à l'abonné seulement 0,4% ! Un pourcentage qui nous place loin derrière la moyenne européenne. Pour en venir aux réseaux mobile, les opérateurs belges semblent avoir mis les moyens pour déployer la 4G. En un an, sa couverture a augmenté de 22,3%, 67,8% des ménages pouvant ainsi en profiter en 2014. Chez nous, c'est Proximus qui fut le premier à la lancer sur le territoire en 2012, suivi de Base en 2013 et Orange (ex-Mobistar) en 2014. Cependant, au moment de l'étude, notre couverture LTE restait inférieure à celle constatée en moyenne en Europe. Dans les zones rurales, le DSL constitue la principale forme d'accès à l'internet haut débit (98,8%). Arrive ensuite le VDSL avec une couverture de 69,2%. À noter que la 4G y progresse rapidement, gagnant 24,2% durant 2014 afin d'atteindre 28,2% fin de l'année. Soit un peu plus d'un pourcentage par rapport à la moyenne de l'UE.

La Wallonie moins bien couverte que la Flandre

Au niveau régional, les chiffres pour le haut débit fixe indiquent une forte couverture à travers le pays. Aucune différence majeure n'est observée. À l'inverse, les technologies NGA ne sont pas disponibles identiquement partout en Belgique. Quelques variations persistent mais il n'y a que du côté de Bastogne et Neufchâteau que la couverture est inférieure à 80%. D'une façon générale, la Flandre s'en sort mieux que la Wallonie.

Comparaison avec nos voisins

Comparons directement notre pays aux autres. Plus précisément à l'Allemagne, la France, au Luxembourg, aux Pays-Bas et au Royaume-Uni. Le haut débit y est-il largement déployé ? Malgré que l'Allemagne se situe généralement au-dessus des différentes moyennes européennes, elle obtient des résultats inférieurs à ceux de la Belgique. Excepté pour la 4G et la fibre qui couvre 4,4% de son territoire. Ce chiffre reste toutefois faible et reflète notamment l'attention portée par les principaux opérateurs allemands sur les autres technologies et l'amélioration de leurs réseaux en cuivre ainsi que câblés. Chez nos voisins français, même constat. La fibre et la 4G y sont plus développées que chez nous. Au contraire du VDSL, du câble et de la norme DOCSIS 3.0. D'après l'étude, le Luxembourg présente des performances élevées en ce qui concerne la couverture de la large bande. Par exemple, les NGA sont accessibles auprès de 94,4% des ménages et nombreuses sont aussi les zones rurales à pouvoir en profiter. Un pourcentage qui s'explique par la petite taille du pays. En effet, cette dernière lui permet notamment de déployer plus facilement la fibre et le standard DOCSIS 3.0 que la plupart de ses voisins. Comparativement à notre pays, cela est vrai pour la fibre mais le câble et la norme DOSCIS 3.0 sont bien plus présents chez nous. Tout comme le Luxembourg, les Pays-Bas font partie des États les mieux lotis en matière de haut débit. Quelle que soit la technologie, ils bénéficient d'une meilleure couverture que la moyenne européenne. Ces résultats peuvent être attribués aux efforts fournis par l'opérateur historique KPN qui joue un rôle clé dans le déploiement de la fibre et du VDSL. La couverture de ces deux technologies a donc augmenté en un an mais celle du VDSL reste faible par rapport à la Belgique. Quant au réseau LTE, les Pays-Bas en sont devenus l'un des leaders en termes de couverture dès que la 4G fut commercialisée par les principaux opérateurs en 2013. Pour terminer, le Royaume-Uni. Là-bas, chaque ménage peut surfer sur internet via au moins une technologie haut débit. Il en va quasiment de même pour les foyers situés dans une zone rurale. Les différences avec la Belgique ? Le VDSL est moins développé (78,9%) de l'autre côté de la Manche tout comme le câble (46,8%). Par contre, la couverture 4G y atteint 84%. À noter que fin 2014, le WiMax était absent en France, au Luxembourg et aux Pays-Bas.

Que conclure ?

D'une manière générale, notre pays n'a pas à rougir de sa couverture haut débit. Ni par rapport à la moyenne européenne, ni par rapport à ses voisins. De nombreux ménages belges ont accès à l'ADSL, au VDSL, au câble et profitent de la norme DOSCIS 3.0. Par contre, là où le bât blesse, c'est au niveau de la fibre optique et de la 4G. Ces deux réseaux sont moins bien déployés que dans les cinq autres pays. Un problème avec l'internet mobile ? La Belgique dispose d'une couverture 3G également plus faible qu'ailleurs. Seule celle de l'Allemagne est inférieure, la technologie HSPA y étant historiquement moins développée.

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